Day 21: Petit-déjeuner, repas et Martini

Je pensais que mon dernier jour serait tranquille, que j’allais me balader et faire mes adieux à la ville. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi.

Le matin, j’avais rendez-vous avec Katie. Nous ne nous étions pas encore vues depuis son retour pour nous échanger les clés et nous raconter nos voyages respectifs.

Nous nous étions données rendez-vous dans son appartement pour décider où nous irions prendre le petit-déjeuner et pour qu’elle me montre une petite boite en cristal qu’elle avait achetée ; la même que celle que j’avais dans ma chambre. Elle me raconta qu’elle était tombée amoureuse de cette boite et qu’elle l’avait cherché partout pendant tout son voyage.

J’étais impressionnée de la voir là, sur sa table de nuit. Autant de coïncidences m’ont encore une fois impactée. Nous avions désormais la même chose sur nos tables de nuit. Sur la mienne la photo de mon chien et la boite, et sur la sienne la photo de son chien et la boite.

Nous sommes allées prendre le petit-déjeuner au Sweet Melissa. C’était un des petit-déjeuners les plus bizarres que j’ai pu prendre. Une Quiche avec salade et un café. Comme je n’ai aucun problème avec la nourriture (facile à deviner en lisant mon blog), j’ai même mangé la salade.

Nous nous sommes racontées toutes nos aventures et les lieux que nous avions visité et une fois de plus j’ai insisté sur mon amour pour New York mais les difficultés pour obtenir un visa.

Elle m’a regardé un moment et m’a dit : “Everybody is doing it all the time.. so.. you can do it. You can come to New York. And you have to know that you have friends now.

A chaque fois que quelqu’un vous encourage à mener à bien vos désirs, il deviennent encore plus forts. En entendant ces mots, j’ai su que la clé était de voir les choses de manière optimiste. Si vous visualisez votre souhait sans barrière, difficulté ou frustration, tout vient à vous facilement. Si vous le voyez de manière difficile, ça le sera.

Nous nous sommes dit au revoir à la porte du café, nous avons fait une photo souvenir et, alors qu’elle marchait dans le sens opposé à moi, Katie m’a crié : “New York will miss you!”.

J’ai commencé à marcher sur Court Street pour faire mes adieux temporaires à mon futur quartier, et comme il fallait s’y attendre, je suis entrée chez Cosy Nails (268 Court Street) pour me faire une manucure à 9$ avec massage sur les mains et les bras. J’ai choisi un rouge passion et alors même que je posais mes mains sous le séchoir, je regardais la rue à travers la fenêtre. Une fois de plus je sentais cette sensation territoriale. C’est ici mon quartier, j’appartiens à cet endroit.

Cela fait 6 mois que Katie m’avait envoyé un e-mail pour me dire qu’elle souhaitait échanger son appartement avec le mien, elle me racontait que le nom du quartier venait de Charles Carroll, l’unique catholique romain à signer la Déclaration d’Indépendance. Cette même nuit en zappant, j’étais tombée sur un film qui racontait justement l’histoire de Charles Carroll. J’en avais eu la chair de poule et depuis ce moment là je savais que ce voyage serait quelque chose d’important dans ma vie.

Il était l’heure de manger et j’avais rendez-vous avec Luca, l’italien que j’avais rencontré au Rooftop. Assise dans le métro je commençais à me demander si c’était un rendez-vous romantique ou un simple repas entre deux personnes étrangères qui se rencontraient à des milliers de km de leur maison.

Le point de rendez-vous était le glacier GROM. Juste au coin de la rue Bleecker avec Carmine Street. Nous nous sommes dit bonjour comme si nous nous connaissions depuis toujours et comme un gentleman il m’a laissé choisir le restaurant. Un seul endroit m’est venu à l’esprit, l’endroit où je m’étais promis de venir manger le premier jour où je m’installerais dans cette ville, mon Café Angelique.

Je dois avouer que l’italien n’était pas du tout mon style. Il parlait beaucoup et même si je n’ai en aucun cas eu de pulsion sexuelle pendant le repas, j’ai passé un bon moment. Le moment où j’ai clairement vu que ce n’était en aucun cas un rendez-vous galant fut lors de l’addition. Si ça avait été le cas, il aurait payé.

Nous nous sommes dit au-revoir puis peu de temps après, Maite, une amie d’Ana que j’avais connue lors de la fête de Cedar Street m’appela pour aller boire un coup le soir. Mais avant je devais retourner à la maison des vampires pour y laisser mon dernier achat, un chandelier de cristal de Crate & Barrel d’au moins 2 kilos.

J’ai diné à la maison puis je me suis préparée pour l’heure du Martini. Nous nous étions données rendez-vous devant la porte du Buddakan, un bar-restaurant à la mode du Meat Packing District, surtout connu depuis que Carrie Bradshaw y avait célébré son diner de fiançailles.

C’est curieux de voir que lorsque vous voyagez et que vous êtes à des années lumières de votre vie, vous rencontrez très vite plein de monde. Moi je l’appelle instinct de survie. J’avais l’impression de connaitre Maite depuis toujours.

Nous avons commencé à rire de toutes les choses absurdes que j’avais achetées. Je lui racontais que sans ma valise j’avais un chandelier, un mini jardin en boit que j’avais acheté dans les Hamptons, des épices, du miel, un oiseau à accrocher au mur, un kit pour faire des cupcakes, de la Honey Mustard, de la sauce piquante, une radio pour la douche, une gamelle pour mon chat, etc. Se sont les achats les plus bizarres que j’ai fait pendant mon voyage.

J’admets que je suis une acheteuse compulsive et heureuse de savoir que les deux prochains mois je vivrai enfermée dans mon appartement de 38m2, entourée de tous ces bibelots qui me rappellerons NY.

Pourrais-je tout mettre dans ma valise ? Je ne veux pas le savoir.

Il me reste une demi-journée pour commencer un nouveau chapitre dans ma vie.

Gaela

Auteur de Seule à New York Gaela Le Janne

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