Day 22: See you soon….

Lorsqu’un voyage se termine, vous ne pouvez pas vous empêcher de penser au prochain que vous ferez, un an après, dans un nouvel endroit.

Mais cette fois c’était différent, je ne pensais pas à une autre destination, je pensais à revenir. Revenir pour y rester, pour que New York ne soit plus le lieu de mes vacances, mais mon chez moi.

Je me suis réveillée pour la dernière fois dans mon « lit » de Brooklyn.

Après avoir petit-déjeuner dans le café des bagels de tous les matins, je suis retournée à Prospect Park, à Carroll Gardens puis au West Village. Cette fois-ci sans rien acheter, avec une allergie aux boutiques.

Toute le matinée a été bizarre, non seulement à cause de l’hystérie que j’ai toujours avant de prendre l’avion, mais aussi à cause de mon retour à la réalité.

J’ai été 3 semaines seule avec moi-même. Mis à part mes deux jours de déprime, je ne me suis pas sentie seule une seule fois. Cela va me manquer, car chez moi je me sens seule. Mon rythme de vie me fait sentir seule. Il est possible de se sentir seule alors que vous êtes entourée d’amis et de votre famille.

J’ai toujours pensé que mon pays ne me transmettait pas l’énergie dont j’avais besoin. C’est ma maison oui, mais je n’y trouverai pas tout ce que je recherche. J’y reviendrai sans doute dans le futur, mais au jour d’aujourd’hui, je sens que je dois être ailleurs.

Après avoir pris mon dernier repas dans un Deli, je suis revenu à Prospect Park pour essayer de fermer ma valise et pour réserver un taxi pour 17 :00.

Avec ma valise, un autre sac plein de choses et mon ordinateur, je suis descendue sur la rue et j’ai attendu le taxi sur les escaliers. 10min, 15min, 25 min, 30 min, 35 min, pas l’ombre d’un taxi. J’ai commencé à stresser et à me demander comment il était possible de prendre un taxi dans ce quartier.

Totalement désespérée, j’ai pensé que la meilleure solution était d’aller à l’aéroport en métro. J’arriverais un peu juste, mais au moins j’y arriverais. J’ai donc pris tous mes bagages mais j’avais l’impression que mon bras allait se détacher de mon corps. Comment allais-je pouvoir déplacer tout ça ?

J’étais prise de panique: et si je ratais l’avion? Et si je devais rester ici sans plus un sou en poche ?

Par chance, une femme passait dans la rue et j’ai pu lui demander comment trouver un taxi. Elle me donna le numéro de téléphone d’une compagnie de taxi. Comme un ange tombé du ciel, dix minutes après, le taxi était devant la porte.

En entrant dans le taxi, je me suis rendue compte que j’avais seulement 2$ en cash. Heureusement ils acceptaient la carte, mais je devais appeler le bureau central pour qu’ils effectuent le paiement. Assise dans le taxi, en chemin vers l’aéroport, je commençais à donner mon numéro de carte par téléphone. Mais mon pire cauchemar arriva : l’opération était refusée.

Je ressentais juste de l’impuissance et une colère contre moi-même de vivre dans cette situation. Le pauvre taxi me proposa de s’arrêter à un guichet pour voir si j’arrivais à retirer de l’argent. Je suis descendue en laissant tous mes sacs à un étranger.

J’insérai la carte bancaire, j’introduisis mon numéro, je demandai de retirer 60$ et j’attendis…Le ticket s’imprima et sur l’écran je vis : « Cette opération ne peut être réalisée ». Le ticket indiquait : “Insufficient Funds”.

Je recommençait l’opération, sans succès. Les mains tremblantes et presque en état de choc sachant que je ne pouvais pas payer le taxi, je restais là, immobile, en regardant le sol, puis sans même penser, je me dirigeais vers le pauvre pakistanais qui était connecté à Internet à côté pour lui demander : “I need to use your computer”. Le pauvre homme qui me regardait avec une tête de « What?? », me le laissa vérifier mon compte.

Mais après 30 secondes, plus de connexion.

Qu’est ce que je peux faire? Je reste vivre avec le pakistanais? Avec le chauffeur de taxi ? Je rentre dans une église ? Je vend mes affaires?

Il y avait une seule solution. La solution de tout enfant dans un moment de crise. Appeler mon père.

 “Bonjour papa comment ca va…J’ai un problème, ma carte ne marche pas et je n’ai pas de cash, pourrais-tu me passer le numéro de ta carte, c’est une urgence. »

Traduction: “Bonjour papa, je suis arrivé au plafond de ma carte de crédit et j’ai décidé de ne plus manger les 2 prochaines années. Je pense que je suis malade et que ca doit être une addiction aux achats. Mais à part ça tout va bien ; tu me prêterais 38$ ?

La famille est toujours là lorsque vous en avez besoin. J’ai pu payer et évacuer tout mon stress.

Je suis arrivée à l’aéroport et sans même m’en rendre compte j’étais assise dans l’avion. Fauchée, mais heureuse.

Je ne peux pas croire que 3 semaines se sont écoulées, 3 semaines seule à NY, 3 semaines dont je me souviendrai toute ma vie. J’ai appris qu’être seule n’est pas quelque chose de mal, mais une opportunité que la vie vous offre pour mieux vous connaitre et pour affronter la vie d’un autre point de vue.

Maintenant je dois rentrer et emporter avec moi toute l’énergie gagnée durant ces 22 jours. Retour à ma vie, mais à ma nouvelle vie, car quelque chose de nouveau vient de commencer….

Gaela

Auteur de Seule à New York Gaela Le Janne

Commentaires

Merci de nous avoir fait partagé ton séjour à New York. Je m’imagine déjà là-bas et parcourir les lieux mythiques du hip hop ( ma passion ) . Si je réussis à partir je pense le partager à mon tour . 🙂

Merci pour la ballade! Vous avez réalisé là qque chose que je n’ose faire, quel beau séjour, j’ ai voyagé avec vous! J’espère que le choc du retour à la réalité n’a pas été trop rude.

Merci pour ce moment de lecture, j’en ai presque faim.

Merci pour ce moment magique….. Magnifique lecture….. À très bientôt

Bonjour,
J’y ai passé qu’une semaine cet été, mais je ressens le même état d’esprit que toi; J’ai envie d’y retourner car j’ai trouvé cette ville fabuleuse. C’est un voyage qui ne laisse pas indifférent certaine personne…

Cela fait 2 fois que je vais à NY, et cette ville m’a transformé, tout comme vous.
Je n’ai qu’un souhait…Y vivre..
Merci pour ce fabuleux récit

je vais 2 fois par an à new york et à chaque fois j ai la même impression: je rentre chez moi.
l’été prochain je loue un appartement et j’y reste un mois -:))) c’est la ville la plus fabuleuse au monde.
Merci pour tes adresses

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